Les effets du sucre sur le métabolisme
- Melissa Gagnon
- 29 févr. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 mars 2024

L'utilisation du sucre est de nos jours très répandue dans la cuisine à travers le monde et il joue un rôle majeur dans l'histoire économique et sociale. Sa découverte remonte à l'Antiquité. Les premières traces de sa consommation furent données à l'Inde ancienne, alors que le sucre de canne était extrait et consommé sous forme de sirop. Il a ensuite été introduit par les Perses et les Arabes au Moyen Âge. Ces civilisations amenèrent en Europe les secrets de la culture de la canne à sucre et le raffinage de celle-ci. Initialement utilisé comme plante médicinale puis comme édulcorant, à l'époque provenant de la canne ou bien de la betterave uniquement, le sucre est depuis l'ère industrielle, transformé de toute part en dérivés tel que le sirop de maïs riche en fructose.
Le sucre est alléchant et peu coûteux. Les industries mettent la main sur ce petit bijou à des prix ridicules, surtout depuis l'invention du sirop de maïs. Bien que le sucre ne soit pas classé comme une substance addictive au sens strict, certaines recherches suggèrent que sa consommation excessive peut entraîner des comportements et des réponses neurologiques similaires à ceux observés chez les personnes dépendantes aux drogues. Il stimule la libération de dopamine dans le cerveau, qui est associée au plaisir et à la récompense. La tolérance augmente avec la fréquence de consommation, ce qui signifie que nous aurons toujours besoin davantage de sucre pour en ressentir les mêmes effets. Des cycles de consommation et de sevrage peuvent se produire, tout comme certaines substances ayant un potentiel d'addiction.

Le sucre se trouve naturellement dans les aliments comme les fruits, les légumes, les produits laitiers, les féculents, dans les graines et oléagineux, mais il est également ajouté à de nombreux aliments transformés comme les sodas, les jus, les céréales, les biscuits, les gâteaux, les bonbons et les sauces. D'autres édulcorants tels que le sirop de maïs riche en fructose, le sirop d'érable, le miel, le sirop d'agave et le sirop de riz brun sont souvent utilisés comme alternatives. Environ 74% des aliments emballés contiennent du sucre ajouté. Notre alimentation contemporaine est bourrée de glucides raffinés et d'additifs alimentaires qui viennent contrecarrer les effets bénéfiques des nutriments sur notre santé.
Voyons maintenant ce qu'une trop forte consommation de sucre produit sur notre métabolisme, sachant que notre diète nord-américaine en contient des quantités assez phénoménales.
La glycémie

Bien entendu, lorsque nous consommons des aliments sucrés, notre taux de sucre dans le sang, appelé glycémie augmente. Le corps libère de l'insuline pour aider à transporter celui-ci dans les cellules, où il est utilisé comme source d'énergie. Le surplus d'énergie est souvent agréable la première heure, mais 60 à 90 minutes plus tard, l'épinéphrine (adrénaline) fait son apparition et on commence à ressentir un certain malaise, voir du stress. Plus le temps avance et plus l'insuline générée par le pancréas fait son œuvre. Environ 3 heures après l'ingestion, le sucre est complètement disparu de notre circulation sanguine. C'est là que surgit le fameux «crash» d'énergie qui apporte tout son lot de symptômes, tels que fatigue, brouillard mental, difficulté de concentration et même de la nervosité, jusqu'à l'anxiété pour certains. Cela se produit car il y a sécrétion de certaines hormones de stress comme le cortisol et l'épinéphrine qui tentent de maintenir le corps en éveil malgré tout. Imaginez ce que vous faites subir à votre corps lorsque chaque repas et collations contiennent des glucides en quantité non négligeables! Les hormones qui gèrent la glycémie sont sans cesse sollicitées et ces montagnes russes finissent par vous faire ressentir encore plus de fatigue, de difficultés de concentration, d'irritabilité, d'anxiété, d'insomnie, et provoquent même parfois des débalancements hormonaux.
Troubles mentaux
Il existe des recherches qui suggèrent une corrélation entre la prise de sucre sur une base régulière et certains troubles mentaux tels que l'anxiété et la dépression. Il est important de noter que le mode de vie global et la génétique jouent aussi un rôle, mais il est important de se questionner sur des habitudes qui pourraient faire plus de tort à ceux qui sont déjà fragiles.
Résistance à l'insuline
Une consommation excessive et prolongée de sucre entraîne souvent le pancréas à produire moins d'insuline ou alors les cellules deviennent résistantes à celui-ci. Cela veut dire que la glycémie reste élevée et nous glisse tranquillement vers le diabète de type 2. Les symptômes peuvent inclure une soif excessive, une miction fréquente, une fatigue importante, une vision floue, des plaies qui guérissent lentement et une sensation de faim constante.
Prise de poids

Les aliments à forte teneur en sucre sont souvent riches en calories mais pauvres en nutriments. Lorsqu'il est consommé en quantité plus importante que nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques immédiats, celui-ci est stocké sous forme de graisse dans le corps, ce qui peut entraîner une prise de poids. Provoquant également des pics de glycémie, l'insuline elle-même, lorsqu'à des niveaux élevées, favorise le stockage des graisses. La consommation à outrance perturbe également les signaux de satiété et de faim, ce qui peut conduire à manger plus que l'essentiel. Finalement, l'accumulation de graisse abdominale, liée à une pression artérielle élevée, un haut taux de mauvais cholestérol et de glucose dans le sang mènent à une condition appelée syndrome métabolique (syndrome X). Cet état augmente les chances de développer du diabète de type 2 ainsi que des maladies cardiovasculaires ou encore le syndrome des ovaires polykystiques.
Inflammation
L'augmentation et la chute subséquente de la glycémie peuvent déclencher une réponse inflammatoire dans le corps. Cela active les voies métaboliques qui favorisent la productions de molécules pro-inflammatoires, telles que les cytokines et les médiateurs de l'inflammation. Une alimentation riche en sucre entraîne également une proliférations de bactéries pathogènes qui perturbent l'équilibre du microbiote intestinal et mettent en jeu la santé digestive ainsi que la résistance du système immunitaire. Qui plus est, cet aliment délétère créé du stress oxydatif, un déséquilibre entre la production de radicaux libres et la capacité du corps à neutraliser ces substances toxiques. Le stress oxydatif peut endommager les cellules et les tissus et contribuer à l'inflammation.
En conclusion, il est primordial de limiter la consommation de sucre ajouté, d'amidon et de féculents. Une habitude simple est de privilégier les aliments entiers et non transformés dans notre quotidien. Diminuer les glucides, surtout les raffinés et les remplacer par des aliments riches en protéines et en bons gras (huile d'olive, coco, avocat, gras animal à l'état naturel), par des fibres, par des aliments colorés et frais nous éviteront bien des soucis de santé et nous aideront à optimiser notre bien-être, notre sentiment de satiété et notre niveau d'énergie tout au long de la journée! N'hésitez pas à utiliser le volet naturopathie si vous sentez le besoin d'être accompagné pour une réforme alimentaire ou bien simplement pour quelques conseils vous amenant à retrouver un certain équilibre dans votre vie.
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